En voyage je tiens sur la colonne vertébrale de mon travail que je m'astreins à maintenir ici coûte que coûte, tous les jours, et sans faille.
Je crois que je commence à en ressentir le bénéfice profond.
Cela faisait bien deux ans, voire un peu plus, que ce travail pris en marche comme un train un peu bondissant et aveuglé de ses propres fumées, me tenait et me pinçait tout en même temps. Mais moi aussi je le tenais, comme une longue corde dont je ne voyais pas l'attache. Tout au dernier moment, en bout d'élastique, à moitié assimilé et compris, et presqu'à moitié fait... du coup!
Je crois que je remonte la corde... C'est mieux! Plus confortable il va sans dire! Et le plaisir de faire commence comme par magie à s'inscrire dans mes journées...
Je suis sur le cheval emballé, et non accrochée à sa queue, le visage giclé de boue.
Et sa vitesse, commence à me plaire.
Je ne dis pas que c'est la révélation, que c'est l'ultime activité qui me remplit, mais que juste le fait de le faire mieux, me calme un peu, et que ce début là, de calme, fait écho à des régions de ma mémoire qui, je le pense, étaient inactives et enfouies depuis des années... où tout était fait en courant, en oubli de soi, en bordel, à fond, et surtout pas dans le calme, dont je crois avoir grand besoin pour m'épanouir. J'aime quand ça bouge, oui, mais pour les bonnes raisons.
Et je crois que finalement, j'aime aussi ce calme, cette paix, qui laisse apprécier les jolies choses que l'on ne voit pas en courant. Sauf si on court avec amour, sans peur d'être rattrapé. C'est autre chose encore...
C'est aussi je crois, pourquoi je me suis tant attachée à ce garçon un peu indolent mais non sans énergie.
Il m'a démontré que l'on peut faire, en étant posé, que l'on peut être là, à l'instant, au présent, à l'essentiel...
C'est une bonne chose, on peut faire... alors faisons!
Bon évidemment d'une extrême à l'autre, je vais finir par tendre vers un équilibre qui rassemble tout cela non?
L'avenir de l'un massacre son présent, le présent de l'autre lui interdit un avenir et l'englue même dans son passé...
Nous sommes des victimes du temps, c'est indéniable.
Il nous gouverne, il nous fait naître et il nous tue... Tous sans exceptions.
Comme a dit Claude Levi-Strauss, le monde est apparu sans l'homme, il finira sans lui...
Bon et bien avant cela, j'aimerai avoir touché du doigt ce ralentissement des choses qui nous va je crois assez bien.
Le slow food, le slow love, le slow tout court, le slow living!
on va se calmer, on va trouver un rythme, une allure, qui va bien.